Le récit de Piegeuse

A une époque encore lointaine, là ou les hommes côtoyaient encore les même terriers que ceux des animaux. Le ciel n'était qu'un épais rideau de plomb à perte de vue. Gris, brumeux, acre, pluvieux, orageux, irrespirable, sale. L'horizon n'existait plus, tout comme le jour...

La mer n'était qu'un vaste étendu noir, de l'encre de chine renversé sur une feuille. Les vagues étaient lourdes et opaques. Toute vie n'était qu'errance, peur et horreur.

Mais un jour, un messager divin décida d'apporter bénédiction à cette planète... Mais à quel prix !

Un grondement brutal survint et secoua de toute part la Terre. Alertés par tout ça, sortit de leurs terriers toutes les espèces ayant survécu à l'hostilité quotidienne et portèrent leur regard vers ce fameux rideau noir, leur ciel. Le bourdonnement fût de plus en plus intense. Le sol se craquela à perte de vue, tandis que le bruit arriva de façon imminente et pressante.

Dans un énorme panache de fumé, le ciel trouble se déchira. Un éclair blanc rompit l'obscurité omniprésente. La lumière aveuglante chassa une bonne fois pour toute la pénombre qui régnait. Les jours suivant, la pluie se mêla à une agréable chaleur. Haut dans le ciel trônait une couronne de lumière. Tous les êtres commencèrent à sortir de leur grotte, à vivre à la lumière de ce qu'ils appelèrent : Le jour.

L'évolution des espèces suivi, les classes dominantes prirent le haut de la chaîne alimentaire et ainsi de suite.

L'espèce humaine ayant primé sur ces anciens locataires, prit le dessus sur tout le reste des animaux. Comme vous le savez parfaitement, qui dit dessus, dit dessous (oublions les blagues salaces). La convoitise et l'envie.

Une rébellion éclata dans la faune et les animaux s'auto-proclamèrent libres et ne devant de compte à personne. C'est ainsi que nous connaissons notre Madrigal actuel.

Mais souvenez-vous que l'acte divin qui libéra la Terre madrigalienne devait avoir un prix.

Un peuple ayant décider de ne pas profiter du système qu'à offert la divinité continua de vivre dans l'ombre, cacher à l'abri de tout et survivant de manière pénible et besogneuse. Les Tamaloux. Leur seul savoir fût leur expérience. Cette civilisation resta des milliers d'années durant, enfoui dans les limbes de Madrigal à l'abri de tout.

Leur culture était très loin de toute imagination, leurs rituels macabres à vous en glacer le sang. Ils développèrent leur propre instinct. Bien loin de tout ce que peuvent imaginer les gens vivant à l'extérieur.

La toute dernière fille des Tamaloux vint au monde avant que sa mère ne laisse son dernier souffle s'envoler. Il ne faut pas se leurrer, leur vie en autarcie était loin d'être aisé et simple. Leur espérance de vie ne s'élevait pas plus loin que l'âge de procréation. Et malheureusement, la jeune et dernière Tamaloux dût vivre seule et devînt donc la dernière représentante de cette civilisation.

La solitude pousse souvent aux questionnement les plus accentués, mais les plus abjects aussi. La curiosité n'a rien d'humain, c'est animal. Exactement comme cette fille.

Sa thébaïde étant quotidienne et incessante, elle décida de sortir au grand jour et de ne pas faire comme ces ancêtres. Quand pour la première fois depuis des millénaires, la lumière pénétra dans les abîmes de ce qui servit de territoire aux Tamaloux, la jeune fille prit conscience de ce qu'était la vue. Elle prit bien du temps à s'adapter à la soupe solaire qui l'éblouissait. Avançant à quatre pattes sur le sol, le soleil dessinait sa maigre silhouette derrière elle. Elle avait pris l'initiative de sortir de son repaire avec le sceau de la Tribu. Un chapeau aux 3 grelots sur sa tête.

Son expédition continua de jour en jour. Elle découvrit la faune, la flore, l'eau, l'air, la terre, le feu... Sa faculté d'adaptation à son environnement était des plus inattendu. Puis un beau matin, elle aperçut au loin s'échapper d'énorme masse de fumée de grandes cheminées. Remontant le chemin des nuages noirs, étant maintenant bipède, elle se mit à courir aussi vite et loin que son souffle lui permit. Elle resta un long moment à l'extérieur de la ville guettant les gens qui s'y trouvaient. Un traumatisme la frappa, son cœur martela sa poitrine. Ces gens qu'elle apercevait, ressemblaient fortement à ce qu'elle avait vu la veille, en se penchant au dessus d'une clairière pour y boire de son eau. Un reflet, son reflet !

Sa solitude fondit comme neige au soleil. Elle n'était pas seule. Elle n'était plus seule.

Les années passèrent, son acclimatation se révéla somptueuse. La petite fille qu'elle était commença à prendre du galon à mesure qu'elle côtoya des personnes comme elle.

Mais les vieux fantômes refont toujours surface. Rien de nouveau pour nous, mais elle découvrit rapidement par elle même que dans l'espèce humaine, y prédomine des sentiments aux antipodes. Entre raclure et pourrir. Entre bonheur et altruisme. Amertume, jalousie, dégout, joie, rire, mensonge, hypocrisie... Elle fît le tour de toutes les sensations humaines.

Les gènes sont ce que nos ancêtres ont décidé de nous laisser. Et malheureusement on a beau être ce qu'on veut devenir, il restera toujours des traces indélébiles de ce qu'on est vraiment à travers le temps et nos parents.

Au delà de tout, elle restait la dernière Tamaloux et comptait bien faire ressurgir ce qu'elle avait didactiquement appris. Son éveil à la réalité fût des plus brutales. Elle se tatoua soigneusement les épaules, prit sous son bras un bouclier, s'arma d'une hache sur son épaule, et enfila son chapeau aux 3 grelots. C'est ainsi que Piegeuse vit le jour...

Comme dans toutes quêtes aussi héroïques soient-elles, on y trouve des péripéties de toutes sortes et c'est ici que vous allez découvrir comment une petite fille des abysses traça son propre destin à la force de son "filet".


Les premiers pas furent dur, devoir encaisser les menaces et insultes des autres... Mais elle était au delà de tout ça, sa force de caractère la porterait à travers toutes les épreuves.

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Sa quête hardi lui permit de faire un carnet de bord, très chargé en image, pour votre plus grand plaisir. Elles ont toutes été répertorié par catégorie plus ou moins appropriés. Certaines pouvant se trouver dans bons nombres de catégories.

Dans toute aventure, on rencontre adjuvants et opposants. De la politesse et du respect. De la violence et de la soumission. Elle dut dévoiler son sens de la chasse et de la ruse, faire preuve de félinité et d'habileté.